Candle in the night

Publié le 2 Avril 2011

Lorsqu'on commence à discuter économie d'énergie, énergies alternatives, pire, de sortie du nucléaire, irrémédiablement on trouve de contradicteurs simplistes qui objectent que cela nous ramènera obligatoirement à la bougie et que ça, pas question non mais des fois.

Le raccourci qui veut que dépasser une solution pour la remplacer par une ou des autres nous ramènerait obligatoirement en arrière est une gentille absurdité. L'idée n'est pas de couper le cable d'alimentation électrique de la machine à laver pour retourner faire la lessive au lavoir mais bien de remplacer l'outil de production d'électricité qui alimente ma machine à laver. Libre à ceux qui veulent s'éclairer à la bougie de le faire - c'est romantique à deux de temps en temps - très peu pour moi.

L'idée n'est pas de faire marche arrière mais bien d'avancer : une fois que je commence à marcher sur mes deux jambes, je ne continue pas à me promener à 4 pattes sous prétexte que c'est moins fatiguant et que je maîtrise mieux cette technique.

Tchernobyl comme Fukushima sont des chutes dans notre apprentissage. Et si nous tombons, c'est parce que nous avons fait une erreur d'équilibre : le choix du nucléaire - comme du tout fossile mais c'est un autre débat - est une erreur d'équilibre, nous devons la corriger. Si nous tombons, c'est aussi pour apprendre à nous relever. Et à ne pas refaire les mêmes erreurs.

 

Le problème de nos dirigeants et de mes concitoyens en général, c'est qu'ils ne sont pas prompt à l'effort.

L'effort de réflexion d'abord, et s'il s'agit d'une réflexion à long terme, ça se dégrade encore plus et on en perd encore la moitié du peu qu'il y avait.

L'effort de changement non plus : on voit qu'il faut parfois 3 générations minimum pour amorcer un véritable changement de comportement et comme ces 3 générations partagent une partie de leurs existence sur plusieurs décennies, cela complique d'autant plus l'évolution.

L'effort d'investissement enfin : même celles et ceux qui ont des enfants voire des petits enfants ne font que trop rarement l'effort de mesurer l'impact sur eux et leur descendance de leurs actes. Dans ceux qui n'ont pas d'enfant, la proportion est encore plus marquée.

 

Cela ne doit pas pour autant nous dissuader de le faire. A trop hésiter, la vie - le monde, l'évolution, le hasard, Dieu ou tout ce que vous voulez d'autre - nous rappellera à l'ordre à un moment ou un autre. Malheureusement souvent tardivement. Soyons donc proactifs comme disent les professionnels de la performance et anticipons plutôt que de subir.

 

Quant à ceux qui pointent l'insuffisance (relative) de rentabilité des énergies alternatives comme l'éolien et le photovoltaïque, nous pouvons leur rétorquer que si les milliards dépensés par l'état français depuis des années avaient été investis dans ces sources d'énergie plutôt que le nucléaire, leur rentabilité serait toute autre... et nous n'aurions pas à rattraper le retard pris. Et puis il existe tout un tas d'autres solutions insuffisamment explorer comme les usines marées motrices.

 

Enfin, en comparaison, un séisme ou un raz de marée sur un champ d'éoliennes n'aura jamais les mêmes conséquences désastreuses matérielles, humaines et dans le temps que sur une centrale nucléaire.

Si nous devions ne retenir qu'un seul argument dans notre société gouvernée par la gestion du risque et la recherche systématique de responsabilités, c'est celui-ci : dans le pire scénario, les conséquences à court et long terme seront moins catastrophiques. Si nous posions le problème aux compagnies d'assurance et qu'elles devaient faire un choix, l'option nucléaire ne tiendrait pas une seconde.

 

Petite lecture complémentaire pour continuer le débat : http://environnement.blogs.liberation.fr/noualhat/2011/04/la-bougie-dans-la-caverne.html

 

Rédigé par C.W.

Publié dans #Débat et des chaussettes

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article